Patrice Berger est écrivain. Dans cette tribune, il liste les « trois mauvaises raisons » de renoncer à une gestion humaine et raisonnée des flux migratoires et les « trois bonnes » de nous montrer hospitaliers.
Il existe trois bonnes raisons de nous montrer hospitaliers. Une raison pratique, prenant en compte que ces hommes et ces femmes sont des personnes exceptionnelles tant par le courage que par la force d’espérance. Elles ont affronté le pire, et elles ont survécu. Elles ont traversé des déserts, ont été en but aux séquestrations, aux sévices des camps de concentrations, aux viols et elles ont survécu. Il n’existe qu’une expérience permettant d’échapper au fantasme du migrant-barbare, c’est celle de la confrontation à ces visages. Ces visages, ce sont ceux d’une jeunesse qui nous fait défaut, à nous, vieux Européens. Ce sont ceux d’un vouloir-vivre et d’une confiance dans la vie qui nous font défaut, (et nous font peur), à nous, vieux pays nantis. Ces visages sont surtout ceux d’une vertu que nous ne pouvons plus voir, celle de l’humanité de l’homme.