Jacqueline Kelen, écrivain, explore à travers ses ouvrages, les richesses de la vie intérieure. Elle propose aux lecteurs d’Aleteia quatre méditations sur les vacances. Si le temps des vacances d’été offre un repos salutaire, il est aussi l’occasion de discerner vers quelle lumière nous voulons nous tourner. (2/4)
On le sait, l’astre qui gouverne notre système est, tout comme l’eau, indispensable à la vie sur terre : il éclaire et réchauffe, il permet que croissent les êtres humains, les animaux, les plantes. Et il règne dans le ciel immense. Aussi, dès les premières civilisations, le soleil fut-il, à l’égal d’un dieu, objet de culte et de vénération : en Égypte pharaonique, en Inde, dans l’ancien Mexique, au Japon, chez les Grecs de l’Antiquité… Mais, selon la Genèse, il n’est qu’un des deux luminaires, avec la lune, que le Créateur plaça dans le firmament, et il lui doit obéissance, comme le rappelle l’évènement prodigieux où Josué pria l’Éternel de suspendre le cours du soleil. « Le soleil se tint immobile au milieu du ciel et près d’un jour entier retarda son coucher », note le récit biblique.
Le soleil inspire des images et des qualificatifs toujours favorables, reliés à la lumière insaisissable et merveilleuse : ainsi des héros solaires qui triomphent des ténèbres du mal et de l’ignorance, ainsi de la belle aux cheveux d’or, signe de son ascendance céleste. On dit aussi qu’une personne est un rayon de soleil pour son entourage et pour autrui, ce qui évoque un cœur généreux, une loyauté indéfectible, une joie qui réconforte et vivifie. De là, certainement, l’auréole qui entoure la tête des saints, ces petits soleils de Dieu.
À chaque être humain de devenir la lumière du monde.
Peu avant sa mort, en l’an 44 avant JC, l’homme politique et brillant orateur que fut le romain Cicéron écrivit un court et beau traité sur l’amitié. De cette relation précieuse et vertueuse célébrée par tous les philosophes de l’Antiquité, Cicéron déclare : « Ils enlèvent le soleil du monde, ceux qui enlèvent l’amitié de la vie. »
Dans sa première Epître, saint Jean assure que « Dieu est lumière ». À Jésus, les premiers chrétiens appliquent l’appellation « Soleil de Justice » qu’emploie Malachie, le prophète qui clôt l’Ancien Testament. Ainsi, Jésus manifeste la miséricorde divine qui, tel le soleil, éclaire sans exclusive les méchants et les bons ; mais il possède aussi le regard qui ne laisse rien dans l’ombre et montre au grand jour – où révèlera au Jugement dernier – ce que l’on veut cacher.
Enfin, il ne faudrait pas se méprendre sur la parole adressée par Jésus à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. » Ce ne sont pas là des mots flatteurs, les désignant pourvus d’une supériorité autre que d’être témoins du Fils de l’Homme. C’est une invitation, lancée à chacun, de réaliser sa mission céleste : à chaque être humain de devenir la lumière du monde, une parcelle tout au moins ; d’œuvrer sans cesse pour que le monde, confus ou égaré, s’emplisse de la splendeur de Dieu. Grandiose défi.